(... Suite de la 1ère partie)
Il nous reste
exactement une semaine pour rejoindre nos amis à Irkutsk,
et encore plusieurs milliers de kilomètres à parcourir. Donc
il faut rouler, rouler, et rouler encore ! Après Krasnoyarsk,
la transsibérienne a laissé la place sur des centaines de
kilomètres à une piste complètement défoncée et poussiéreuse,
où conduire devient un véritable gymkhana entre les nids de
poules. Bandanas sur le visage, on retient notre respiration
à chaque fois qu'on croise un camion et son énorme sillage
de poussière. Et si on faisait office d'escargot sur les lignes
droites bitumées, en revanche sur ces pistes, le side est
dans son élément. On roule maintenant entre 70 et 80, et on
s'amuse à prendre les virages en dérapage...
On arrive à Irkutsk épuisés par cette grande traçante. Mais
nos amis Eric et Nathalie (http://scootfou.free.fr) sont bien
au rendez-vous. Ils viennent de finir leur traversée du Baïkal
en kayak et nous célébrons cela autour de 3 bouteilles de
vodka sur la berge du lac, en portant des toasts à la manière
russe, au Baïkal et à l'amitié... Grâce à eux, nous faisons
la connaissance des Gorelovi, Sergueï, Ludmilla, leurs 3 filles
et Babouchka, la grand'mère. Avec eux, nous gouterons pendant
deux semaines à l'hospitalité russe. On profite des derniers
jours de l'été dans la datcha, maisonette d'été bordée du
jardin où poussent tous leurs légumes pour l'hiver. Le soir,
c'est "banio", le sauna après lequel il est d'usage de se
souhaiter mutuellement "slotkim parom". Nous échangeons les
cours de cuisine : alors qu'ils nous apprennent à faire les
délicieux pilménis et tchibouris, nous leur faisons des démonstrations
de crème brulée et gratin dauphinois... Nous embarquons avec
eux dans la Lada familiale pour un pique-nique au bord du
Baïkal pour déguster l'Omoul, le poisson endémique du lac,
qu'on mange fumé chaud ou froid.
1er Octobre
Nous embarquons
ensuite dans un train pour Khabarovsk. La moto quant à elle,
désatellée, voyage dans un compartiment de bagages au milieu
d'un fatras de sacs de patates et matériaux de construction...
Trois jours de train, collés aux fenêtres, à regarder défiler
la Sibérie et les hameaux reliés au monde extérieur uniquement
par cette voie ferrée : Sur des centaines de kilomètres, il
n'y a plus de route. Les seuls véhicules qui circulent sur
les pistes autour des villages sont de gros camions 4x4, ou
des side-cars...
A Khabarovsk, l'atmosphère a changé à nouveau. La Chine est
incroyablement proche. Et cette influence asiatique semble
profiter à la ville, plus prospère et paradoxalement "européenne"
que ses sours sibériennes. En revanche, on se retrouve confronté
à un gros problème. Cherchant une chambre d'hôtel le temps
d'attendre le side-car, on nous refuse dans les petits hôtels.
Il faut aller à l'Intourist, à ... 90 $ la nuit !!!! Nous
finissons par aller frapper à la porte de l'Université des
langues, où 3 étudiantes en français n'en reviennent pas de
nous voir : nous sommes les premiers français qu'elles aient
jamais vus ici !!! Du coup elles nous aident à trouver une
chambre dans la résidence étudiante, nous emmènent au cinéma
( un film américain doublé en russe...!!), ou à une de leurs
répétitions de danses folkloriques...
10 Octobre
De Khabarovsk à Vladivostok, à travers
l'Ussuriland, la route n'est pas longue. A Irkutsk, qu'on
a quitté il y a une semaine, les premières neiges sont déjà
tombées. Ici aussi le froid commence à se faire sentir, les
arbres se dénudent. Nous conduisons à tour de rôle pour se
réchauffer les mains sur les poignées chauffantes et se caler
les pieds sous les cylindres... Aux postes de "GIBDD" qu'on
trouve à l'entrée des villes, les policiers emmitouflés se
relayent eux aussi pour sortir, et nous invitent à prendre
un thé chaud à l'intérieur pendant qu'ils nous prolongent
notre immatriculation de transit périmée depuis un mois...
Puis un jour,
c'est l'océan, et on reste un peu tout chose : on a traversé
tout le continent ! Vladivostok, longtemps ville interdite
pour des raisons stratégiques, est fascinante : pleine de
marins, d'avions de chasse au détour d'un chemin, de vaisseaux
immenses et de couchers de soleil incroyables... Notre objectif
: trouver un moyen de rallier notre prochaine étape, l'Alaska
ou le Japon. Mais aller en Alaska, ce serait retourner à Khabarovsk,
alors que pour aller au Japon, si proche et tentant, on nous
propose de faire voyager la moto gratuitement... Alors "davaï",
nous partons pour le japon !!! |
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