0n pensait partir fin Mai, avec
un visa multi entrées de 6 mois. Mais avec les problèmes de
la Tchétchénie, c'est de plus en plus dur d'avoir des visas
longue durée pour la Russie. Au final, on n'a eu que 3 mois,
et en plus ça a pris un temps fou. Résultat, on décolle de
Grenoble le 4 Août 2000. Ce jour-là, on est là, assis dans
le bus, et ce coup-ci on part vraiment, on fait les derniers
coucous à tous nos amis et famille venus nous dire au revoir,
et tout d'un coup, ça fait tout drôle de partir pour si longtemps.
Puis 2 jours de bus, et nous voilà
à Moscou. On avait bien appris quelques mots de russe avec
des CD-Rom, mais quand il faut passer à l'action, c'est autre
chose : on fait 4 fois dans les 2 sens la grosse rue piétonne
de Moscou, la "starri arbat" avant d'oser sortir nos tous
premiers mots de russe . pour s'acheter un sandwich! On fait
les touristes de base pendant 2 jours, avant d'embarquer dans
le train pour Ekaterinbourg.
Et là, on commence à se sentir vraiment en Russie : collés
aux fenêtres, on regarde défiler la taïga, des forets de bouleau
sur des centaines de km, avec des petits villages de maisons
en bois rond plus ou moins décorées, et aussi des cités pourries
et de grosses usines avec des cheminées bien noires. On boit
le thé et partage des gâteaux avec notre voisine de compartiment,
qui est assez patiente pour discuter avec nous malgré notre
peu de vocabulaire. Pour nous, c'est une super occasion d'apprendre,
comme à chaque fois qu'on aura l'occasion de parler avec des
russes.
On arrive à Ekaterinbourg à 10h
du soir, pas bien fiers, plantés tous seuls sur le quai. La
seule chose qu'on sait, c'est que notre contact chez Ural
doit venir nous chercher. Et le seul indice pour le reconnaître,
c'est qu'il aura un gilet noir sans manches. On scrute plusieurs
gars aux allures un peu mafieuses, en espérant que ce ne soit
pas lui. Mais au bout de 10mn, juste assez pour nous faire
stresser un peu, on voit arriver un gars souriant, avec une
ganache à la "dupont-dupond", accompagné d'un colosse blond
avec une tête de poupon, le chauffeur. Sauvés ! On embarque
dans une grosse Lada, direction Irbit. Au début, on stresse
un peu, surtout quand ils nous disent "et maintenant on va
montrer la conduite russe", en démarrant à bloc, avec la techno
à fond. Puis qu'au bout de 10 bornes, ils nous proposent une
pause Kebab-Vodka : quand ils disent "une vodka", c'est une
bouteille, ou un verre ?. Mais au final, le chauffeur ne boit
rien, et c'était un verre.
On passera une semaine bien intense
à Irbit, où ils nous ont réservé un accueil de feu. C'était
déjà un peu magique d'être là, après en avoir tant rêvé, penchés
sur notre carte du monde. On se fait nos premiers amis russes,
qui nous apprennent plein de choses sur la Russie et la vie
ici, et nous donnent aussi plein de conseils sur la conduite
et l'entretien de ces sides. On fait tous les papiers du notre,
et ça nous amuse bien d'avoir une carte grise et une immatriculation
russe. Mais, même si on se régale bien à Irbit, ça nous titille
un peu de prendre enfin la route. Du coup, le cour un peu
serré, on dit au revoir à nos nouveaux amis, charge tous nos
sacs un peu à l'arrache, et on file un beau matin direction
Tyumen. Et là, c'est vraiment le Big Fun, pendant au moins
une heure on a le sourire jusqu'aux oreilles qui reste bloqué
: ça y est, nom de nom, on y est !!!!